Blog créé le 15 juin 2007
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J'm'endors aux actualités!!

Nouvelle version du site officiel de Thiéfaine en ligne

Hubert Félix Thiéfaine sera présent parmis de nombreux artistes à La Rochelle le 10 Juillet 2009 à l'occasion du 25ème anniversaire du festival des Francofolies.


Pour fêter les 30 ans de carrière (et des poussières!) de Hubert Félix THIEFAINE, un best-hier sortira le 23 mars. Cette anthologie s'intitule «Séquelles», et paraîtra en édition limitée à la sortie (boîtier 3 cds, inclus un titre inédit, «Annihilation», un livret comprenant les Séquelles écrites par les fans + un livret comprenant les bonnes pages d’une anti-biographie en forme de roman policier).
www.myspace.com/thiefaine

Réédition du live au Bataclan prévue le 16/03/2009 en boitier métal


Nouvel album de Thiéfaine en duo avec Paul Personne intitulé "Amicalement blues".
site officiel de l'album
http://www.amicalementblues.fr/
Présentation de l'album par les deux interessés disponible sur le site officiel de Thiéfaine: http://www.thiefaine.com/scandale/donwload/amicalement_blues.pdfpdf
2 éditions disponibles: 1 simple et 1 édition digipack cd+dvd(inclus coulisses de l'enregistrement, interviews et tablatures des chansons).

Boutique "Thiéfaine" : http://342190.spreadshirt.net/fr/FR/Shop

Une petite merveille au bas de la page!



Avis aux aficionados de Thiéfaine.

Amis thiéfainautes, bonjour!

Le 31 mars 2007, avait lieu une "réunion Thiéfaine", organisée par Katell, qui s'occupe du blog "Cabaret sainte Lilith" dont le lien est disponible sur la page principal. Cette réunion ayant eu du succès, une nouvelle édition devrait s'organiser cette année.
Aucune date n'est annoncée pour le moment, mais je metterai cette info à jour, car nous souhaitons attirer le maximum de personnes à cette réunion qui sera constitué d'analyses de textes, de lecture...etc, et un mini-concert sera organisé entre autres par mes soins.
Affaire à suivre

Dernières infos: date reportée ultérieurement.

jeudi 28 juin 2007

Interview Thiéfaine "When Maurice meets Alice".

Extrait Francofolies 2006

Deux extraits du "Scandale mélancolique tour" aux Francofolies de La Rochelle en 2006.
Lorelei sebasto cha

Télégramme 2003

mardi 26 juin 2007

Une nuit en ville

Emission présentée par Sophie Jovillard. On y retrouve Thiéfaine pour une ballade dans les rues de Dijon en compagnie de Boris Bergman, La Grande Sophie, Yves Jamait et Aldebert

Première partie

Deuxième partie

lundi 25 juin 2007

Thiéfaine session acoustique RTL2

En compagnie de son guitariste Yann Péchin et de son bassiste Arnaud Giroux.

Télégramme 2003



Lorelei sebasto cha



Gynécées



La fille du coupeur de joints

dimanche 24 juin 2007

Première descente aux enfers par la face Nord

Un cours extrait d'archives de Thiéfaine datant du début des années 80

Duo Cali/Thiéfaine

La fille du coupeur de joints

Extrait DVD "Scandale mélancolique tour"

Soleil cherche futur

Scandale mélancolique tour


Dernier album et DVD live en date de Thiéfaine sortis le 19/03/2007!
Celui-ci tient une place particulière dans ma mémoire car il fut capté le 17/11/2006, date à laquelle je me trouvais dans cette salle du Zénith de Paris pour ce qui allait être mon premier concert de Hubert(Eh oui j'en ai loupé pas mal en effet!)!
Il doit être pas loin de 21h ce vendredi soir là quand tout à coup la salle du Zénith est plongée dans le noir, les cris retantissent aussitôt, tout le monde attend Hubert-Félix Thiéfaine, et soudain de la fumée, un éclairage bleu magnifique et une guitare qui fait résonner ses notes dans une réverbération intense, c'est une "scène de panique tranquille"! Ensuite quelques coups de baguettes pour donner le tempo et c'est parti pour 2h30 de pure folie, Thiéfaine, tout de noir vêtu, entre calmement en scène sous les acclamations du public, et entame sa première chanson "Cabaret sainte Lilith", et l'ambiance ne désempliera pas jusqu'au final apocalyptique de "Narcisse 81"
C'est donc avec une certaine impatience que l'on attendait ce live, après 2 reports encore injustifiés, le double CD et DVD sont enfin là!
Commençons par les "petites"déceptions:
Tout d'abord, le DVD n'est pas intégral contrairement au CD, et le mixage son est en deça de l'ambiance qui règnait ce soir au Zenith!
C'est loin d'être catastrophique mais ça aurait pu être mieux!
Si l'on fait fi de ces légères déceptions, le plaisir de voir Thiéfaine finir sa tournée en super forme et plus décidé que jamais à nous offrir du rock à l'état brute de chez brute est total!
Et encore une fois, Thiéfaine en profite pour revoir quelques chansons laissées de côté et leur redonner un second souffle, comme "Psychanalyse du singe" qui est mon coup de coeur de ce concert, "Première descente aux enfers par la face Nord" n'est pas en reste non plus à ce niveau là!
On pourra citer également "Sweet amanite phalloide queen" toujours aussi bien jouée et interprétée.
Et pour cette ultime date de tournée, quelques invités de marque:
tout d'abord son ex "tita dong dong" alias Lucas Thiéfaine (son fils) venu jouer de la batterie sur "Confessions d'un never been".
Thierry Caens, musicien trompettiste ayant accompagné Thiéfaine sur certains albums dans les années 80, ici pour un duo trompette/guitare sur "L'étranger dans la glace"!
Et le clou du spectacle: "La fille du coupeur de joints" avec le groupe Tryo et Didier Wampas en guest, un pur moment de folie!
Alors oui, le montage aurait pu être mieux, mais dans ce cas précis, les souvenirs étant gravés dans la tête, cela compense grandement les infimes déceptions que certains aficionados ont pu éprouver!
Un live à posséder quoi qu'il en soit!


Titres:

1 Cabaret Sainte Lilith
2 When Maurice meets Alice
3 Soleil cherche futur
4 Autoroutes jeudi d’automne
5 Confessions d’un never been
6 Quand la banlieue descendra sur la ville
7 Comme un chien dans un cimetière
8 Sweet Amanite Phalloide Queen
9 Scandale mélancolique
10 Psychanalyse du singe
11 Le jeu de la folie
12 Bipède à station verticale
13 Rock autopsie
14 Télégramme 2003
15 Première descente aux enfers par la face nord
16 Lorelei Sébasto Cha
17 Les dingues & les paumés
18 L’étranger dans la glace
19 Mathématiques souterraines
20 Gynécées
21 La fille du coupeur de joints
22 Alligators 427
23 Narcisse 81

Textes: scandale mélancolique

Libido Moriendi

On pleure pas parce qu'un un train s'en va (bis)
On reste là sur le quai
On attend

On attend sous un ciel de suie
Que les dieux nous métamorphosent
Et ça sent le sexe transi
Sous le rose de nos ecchymoses
On attend sous l'oeil du cyclone
L'ouragan de nos souvenirs
Tous ces milliers de bouts d'icônes
Dans nos boîtes crâniennes en délire

On pleure pas parce qu'un un train s'en va (bis)
On reste là sur le quai
On attend

On attend l'ange inquisiteur
Dans le calme froid de l'aurore
Quand les chiens vitreux de la peur
Flairent l'odeur sucrée de la mort

On pleure pas parce qu'un un train s'en va (bis)
On reste là sur le quai
On attend

On attend l'ultime prédatrice
Dans sa robe de vamp-araignée
Et l'acier de son lady-smith
Au moment du dernier baiser

Paroles: H.F Thiéfaine; musique: Philippe Paradis


Scandale Mélancolique

Scandale mélancolique
Sentiments discordants
Le parme des colchiques
Rend le ciel aveuglant
La beauté de l'ennui
Dans la nuit qui bourdonne
A la galeuse féerie
Des crépuscules d'automne

Scandale mélancolique
Les morts parlent en dormant
Et leurs cris oniriques
Traversent nos écrans
Vieil écho sibyllin
Qui bugue entre deux mails
Avec des mots fusains
Sous le flou des pastels

De la folie des ombres
A l'alchimie des heures
On se perd dans le nombre
Infini des rumeurs
C'est juste une pénombre
Au fond de la douleur
C'est juste un coin trop sombre
Au bout d'un autre ailleurs

Scandale mélancolique
Ivres et gorgées de sang
Les démones antiques
Jouent avec nos enfants
De vénéneux parfums
En chimériques errances
L'éternel rêve humain
A le charme un peu rance

De la folie des ombres
A l'alchimie des heures
On se perd dans le nombre
Infini des rumeurs
C'est juste une pénombre
Au fond de la douleur
C'est juste un coin trop sombre
Au bout d'un autre ailleurs

Scandale mélancolique
A l'ouest du néant
Dans leur marbre gothique
Besognées par le temps
Les reines immortelles
Ont le silence austère
Des mères qui nous rappellent
Sous leur lingerie de pierre

De la folie des ombres
A l'alchimie des heures
On se perd dans le nombre
Infini des rumeurs
C'est juste une pénombre
Au fond de la douleur
C'est juste un coin trop sombre
Au bout d'un autre ailleurs

Paroles: H.F Thiéfaine; musique: Frederic Lo


Gynécées

Nous sommes tous un peu trop fragiles
A regarder tomber la nuit
Sur le vert-de-gris de nos villes
Avec nos amours sous la pluie
Dans cette grisaille silencieuse
Où les regards de nos déesses
Deviennent des ombres orageuses
Et chargées d'étrange tristesse

Elles
Magnifiquement belles
Elles
Magnifiquement

Elles ont cette folie si tranquille
Ce calme étrange au bord du stress
Quand nous traînons sur nos béquilles
A leur mendier de la tendresse
Elles sont si brillantes et si vraies
Dans le chaud velours de leurs nids
Pour nous piètres morveux distraits
Qui nous prenons pour des génies

Elles
Magnifiquement belles (bis)
Elles
Magnifiquement

Elles portent en nous des cris d'enfants
Comme au temps des cours de récré
Quand on attend l'heure des mamans
Au bout de nos coeurs estropiés
Elles ont le monde entre leurs seins
Et nous sommes des oiseaux perdus
Des ptérodactyles en déclin
Avec des sentiments tordus

Paroles: H.F Thiéfaine; musique: Cali


Confessions D'un Never Been

Les joyeux éboueurs des âmes délabrées
Se vautrent dans l'algèbre des mélancolies
Traînant leurs métastases de rêve karchérisé
Entre les draps poisseux des siècles d'insomnie
Ça sent la vieille guenille & l'épicier cafard
Dans ce chagrin des glandes qu'on appelle l'amour
Où les noirs funambules du vieux cirque barbare
Se pissent dans le froc en riant de leurs tours

J'ai volé mon âme à un clown
Un cloclo mécanique du rock&roll cartoon
J'ai volé mon âme à un clown
Un clone au coeur de cône du rêve baby baboon
J'ai volé mon âme à un clown

Je rêve d'être flambé au dessus du vésuve
& me défonce au gaz échappé d'un diesel
À la manufacture métaphysique d'effluves
Où mes synapses explosent en millions d'étincelles
Reflets de flammes en fleurs dans les yeux du cheval
Que j'embrasse à Turin pour en faire un complice
Ivre de prolixine & d'acide cortical
Je dégaine mon walter ppk de service

J'ai volé mon âme à un clown
Un cloclo mécanique du rock&roll cartoon
J'ai volé mon âme à un clown
Un clone au coeur de cône du rêve baby baboon
J'ai volé mon âme à un clown

Bien vibré bien relax en un tempo laid back
Rasta lunaire baisant la main d'oméga queen
Je crache dans ma tête les vapeurs d'ammoniac
D'un sturm und drang sans fin au bout du never been
Fac-similé d'amour & de tranquillisants
Dans la clarté chimique de ma nuit carcérale
Je suis l'évêque étrusque, un lycanthrope errant
Qui patrouille dans le gel obscur de mon mental

J'ai volé mon âme à un clown
Un cloclo mécanique du rock&roll cartoon
J'ai volé mon âme à un clown
Un clone au coeur de cône du rêve baby baboon
J'ai volé mon âme à un clown

Paroles: H.F Thiéfaine; musique: J-P Nataf


Le Jeu De La Folie

Cimetière de charleville, cimetière d'Auvers-sur-Oise
Mon âme funérailleuse me fusille le cerveau
Il est fini le temps des laudanum-framboise
&t le temps des visites au corbeau d'Allan Poe
Voici la voile noire du navire de Thésée
Qui me déchire les yeux au large de Sounion
Ou un stupide Anglais prétentieux a gravé
Comme un vulgaire touriste le nom de Lord Byron

Le jeu de la folie est un sport de l'extrême
Qui se pratique souvent au bord des précipices
Où dans les yeux des filles au bout des couloirs blêmes
Des labyrinthes obscurs aux fumeux artifices

Ne m'attends pas ce soir car la nuit sera noire
& blanche, illuminée, rue de la vieille lanterne
Où Nerval a pendu son linge & sa mémoire
Sous le regard des dieux, au bout d'un drap en berne
Je rêve de transparence & d'épouvantes mystiques
Le long de la frontière qui jouxte l'inconnu
En traînant mon cadavre & mon vide pathétique
& ma douleur femelle sur mon dos de bossu

Le jeu de la folie est un sport de l'extrême
Qui se pratique souvent au bord des précipices
Où dans les yeux des filles au bout des couloirs blêmes
Des labyrinthes obscurs aux fumeux artifices

Baudelaire est mort hier, à 11 heures du matin,
En zoomant d'apaisantes nuées crépusculaires,
Fatigué d'un été qui le rongeait sans fin
& de l'hargneuse odeur des furies sanitaires
Moi, je pars pour Dublin sur un nuiteux cargo
Qui traverse le temps perdu de la sagesse
& rejoins le bateau ivre d'Arthur Rimbaud
Dans le flux des bateaux tankers d'Arthur Guiness

Le jeu de la folie est un sport de l'extrême
Qui se pratique souvent au bord des précipices
Où dans les yeux des filles au bout des couloirs blêmes
Des labyrinthes obscurs aux fumeux artifices

Paroles: H.F Thiéfaine; musique: Philippe Paradis


Last Exit To Paradise

Les hémisphères bleus de la lune
Jouent avec ton regard troublant
Quand tu te fous de l'amertume
De ceux qui te baisent en rêvant
Je reste là dans ta dérive
A contempler le jour naissant
De ta frêle beauté qui esquive
Tous les futurs compromettants

Last exit to paradise
Come into my dream
Come into my vice
Last exit to paradise
Or else I'll scream
Or else I'll cry
Last exit to paradise
Or else I get out of your stream
Out of your sky

& les cracheurs d'étoiles filantes
T'offrent leur flamme énigmatique
Pour éclairer les déferlantes
Au fond de tes yeux magnétiques
Les choeurs de l'armée du salut
Se mettent en transe lorsque tu danses
& dieu téléphone au samu
Pour qu'on le ramène aux urgences

Last exit to paradise
Come into my dream
Come into my vice
Last exit to paradise
Or else I'll scream
Or else I'll cry
Last exit to paradise
Or else I get out of your stream
Out of your sky

& quand tu verras refleurir
Le temps des rires & des glaïeuls
Je viendrais dans tes souvenirs
Pour te sentir un peu moins seule
Je serai ton joyeux fantôme
Eméché du petit matin
Celui des triptyques & des dômes
Du quattrocento florentin

Paroles: H.F Thiéfaine; musique: Philippe Paradis


L'étranger Dans La Glace

Descendre dans la soufflerie
Où se terre le mystère inquiet
Des ondes & de l'asymétrie
Des paramètres aux coeur violet
Je vois des voiles d'aluminium
Au fond de mon regard distrait
Des odeurs de mercurochrome
Sur le registre des mes plaies

Le vent glacé sur mon sourire
Laisse une traînée de buée
Quand je regarde l'avenir
Au fond de mes yeux nécrosés
Le vide à des lueurs d'espoir
Qui laisse une ombre inachevée
Sur les pages moisies de l'histoire
Où je traîne ma frise argentée

Mais mon regard s'efface
Je suis l'étranger dans la glace
Mais ma mémoire s'efface

La brume adoucit les contours
Des ratures sur mes triolets
La valse des nuits & des jours
Se perd dans un murmure discret
Les matins bleus de ma jeunesse
S'irisent en flou multicolore
Sur les molécules en détresse
Dans le gris des laboratoires

Mais mon regard s'efface
Je suis l'étranger dans la glace
Mais ma mémoire s'efface

Paroles: H.F Thiéfaine; musique: Jeremy Kisling


Les Jardins Sauvages

J'aime rôder vers les fleurs perdues
Dans les jardins sauvages
Aux parfums d'ardoises et de rues
Des villes avant l'orage
La rosée de leurs yeux trop mauves
Reflète une lumière
Qui conduit parfois les vieux fauves
Et les anges en enfer

J'aime rôder vers les fleurs perdues
Dans les jardins sauvages
Et m'égarer dans les ciguës
Et dans les saxifrages
Sentir la chair d'une figue verte
Qui s'offre lentement
Sur le rose d'une corolle ouverte
A mon souffle tremblant

J'aime rôder vers les fleurs perdues
Dans les jardins sauvages
Aux nuances des gris bleus des grues
Des banlieues de passage
Le velours de leurs lèvres humides
A l'ombre de leurs voiles
M'entraîne et m'attire vers le vide
Où murmurent les étoiles

J'aime rôder vers les fleurs perdues
Dans les jardins sauvages
Aux parfums d'ardoises et de rues
Des villes avant l'orage
Suivre le jeu d'une étamine
Sur un oeillet violet
Qui s'entrouvre et qui s'illumine
D'une larme de lait

Paroles: H.F Thiéfaine; musique: Mikaël Furnon


Télégramme 2003

J'ai très souvent pensé à toi
Depuis ce matin de juillet
Où je t'ai vu traîner ta croix
Pendant que les idiots causaient
Le chagrin joue avec les lois
& les lois jouent avec nos plaies
Les salauds sont pas ceux qu'on croit
Quand tout bascule à l'imparfait

Ronge tes barreaux avec les dents
Le soleil est là qui t'attend
Ronge tes barreaux avec les dents
Tes amis deviennent impatients

J'imagine ton coeur & ton corps
Piétinés au fil des journées
& je te vois dans un remords
Imprimé pour l'éternité
Je rêve pour toi de réconfort
D'amour et de fraternité
Si tu pouvais sourire encore
Quand tes larmes seront séchées

Ronge tes barreaux avec les dents
Le soleil est là qui t'attend
Ronge tes barreaux avec les dents
Tes amis deviennent impatients

Tu as perdu ton bel amour
Tu as perdu tes rêves d'enfant
& tu passes à travers le jour
Pâle, éphémère & transparent
Il faut penser à ton retour
Dans l'univers des survivants
Villon prisonnier de la tour
Qui sera ton Charles d'Orléans

Ronge tes barreaux avec les dents
Le soleil est là qui t'attend
Ronge tes barreaux avec les dents
Tes amis deviennent impatients

Paroles: H.F Thiéfaine; musique: Elista


Loin Des Temples En Marbre De Lune

On vient tous d'une capote usée
On vient tous d'un immense amour
D'une histoire d'acides aminés
Pour caniches & pour troubadours
L'annuaire des cycles ovariens
Remplit les pages des tabloïds
Où les princesses « royal canin »
Jouent avec leurs éphémérides
On met des mots sur le silence
Pour être sûr d'avoir raison
Surtout pas troubler nos consciences
Dans le vertige des vibrations

Mais le vent tourne & le temps passe
Enfin tranquille & sans rancune
Je vois s'éloigner les rapaces
Loin des temples en marbre de lune

J'ai découvert la solitude
Le jour de ma fécondation
Bien que j'en aie pris l'habitude
J'attends l'heure de ma rédemption
Les néons noirs de l'espérance
Eclairent mon ombre & mes soupirs
Sur la blancheur de l'innocence
De mon plus macabre sourire
J'envisage une fin qui détonne
Comme un jet de gaz ionisé
Imprimée sur ma remington
Calibre 12 & canon scié

Car le vent tourne & le temps passe
Enfin tranquille & sans rancune
Je vois s'éloigner les rapaces
Loin de ma tombe en larme de lune

Paroles: H.F Thiéfaine; musique: Philippe Paradis


La Nuit De La Samain

La douceur convulsive des ventres funéraires
Accouche de revenants aux yeux pâles & meurtris
Parmi les os broyés des squelettes en poussière
Couronnés de lauriers desséchés & flétris

De généreuses harpies aux aboiements lubriques
Offrent leur cellulite & leurs nichons blafards
A de quelconques fouines en robes synthétiques
Fendues jusqu'aux néons de leur croupe ovipare

Mouvement chorégraphique d'un trip au bord du vide
Où le danseur en croix sodomise un lépreux
Devant les caméras saturnales & fétides
De la pensée commune aux troubles nauséeux

La nuit de la samain, sainte citrouille halloween
Carnaval souterrain, lampions dans les latrines
La nuit de la samain, gueule de pine halloween
Jocrisses & palotins, sulfateuses endocrines

Je vois des cavaliers qui te sucrent tes tours
Sur l'échiquier barbare au style mahométan
& puis ta reine en garde & tes pions qui débourrent
En cramant la mosquée où je fume en afghan

Projection primitive d'un logiciel sans fin
J'attends la fleur féline aux yeux mouillés de chrome
Sous le plumage poisseux des regards clandestins
Rivés sur le cockpit de mon vaisseau fantôme

La nuit de la samain, sainte citrouille halloween
Carnaval souterrain, lampions dans les latrines
La nuit de la samain, gueule de pine halloween
Jocrisses & palotins, sulfateuses endocrines

La vidéo mentale projette sur mes capteurs
L'image populaire, hystérique & banal
D'un égout surpeuplé de monstres tapageurs
En quête d'une orgie sur l'écran terminal

La nuit de la samain, sainte citrouille halloween
Carnaval souterrain, lampions dans les latrines
La nuit de la samain, gueule de pine halloween
Jocrisses & palotins, sulfateuses endocrines

Paroles: H.F Thiéfaine; musique: Roberto Briot


When Maurice Meets Alice

Beaucoup de mes formules ignares
Flottent au dessus de vagues hospices
Derrière les écluses & les gares
Derrière les glands des frontispices
Où les amants d'une autre guerre
Ont joué sur d'autres marelles
Un pied sur le continent terre
& l'autre sur l'écran du ciel

When maurice meets alice

Ils étaient sortis de l'enfance
Comme des fantômes d'un vestibule
Avec un fichier sur leurs chances
& des fleurs sur leurs matricules
Elle était belle comme un enfer
Avec ses yeux bleus d'insomnie
Il était fort comme l'est un père
Quand on le regarde petit

When maurice meets alice

Elle, elle etait surtout fortiche
Pour faire les mômes & les aimer
Lui, il rallumait sa cibiche
Avant de partir pour pointer
& nous on était la marmaille
Disciplinée mais bordélique
A les emmerder vaille que vaille
Pour les rendre plus prophétiques

When maurice meets alice

Paroles: H.F Thiéfaine; musique: Philippe Paradis


That Angry Man On The Pier

Hard enough to be yourself
Too much work to be somebody else
It's too much work and a lot of make up my dear
For that angry man standing on the pier

Don't you think it's hard enough
To be yourself
Too much work to be somebody else
----- ----- ----- - -----
----- ------- -- ----

Hard enough not to be anybody
To slay the beast, to kill the fear
For that man in his fifties
Staring at the sea
That angry man standing on the pier

Don't you think it's hard enough
To be yourself
Too much work to be somebody else
Vire cette pierre de ton coeur
Elle fait plus le poids
Faut parfois sortir de soi
...just an angry man standing on the pier

Paroles: Boris Bergman; musique: H.F Thiéfaine

Textes: defloration 13

Une Ambulance Pour Elmo Lewis

vapeurs paradisiaques
de souvenirs toxiques
dans l'ombre aphrodisiaque
d'un junkie mécanique
n'est-ce pas le cri du vent
qui souffle à travers nos amplis
ou ce reflux du temps
dans le couloir des nostalgies
n'est-ce pas la nuit en transe
qui peint en noir nos artifices
comme une sentence
envoyez l'ambulance
pour elmo lewis

silhouette embrumée
dans le matin banal
d'un idiot naufragé
quittant ses bacchanales
n'est-ce pas lady black-out
là-bas au coin de l'infirmerie
qui joue les talent-scouts
& jongle avec nos veines meurtries
n'est-ce pas l'étrange absence
d'un chien funèbre au box-office
comme une sentence
envoyez l'ambulance
pour elmo lewis

Paroles et musique: H.F Thiéfaine


Quand La Banlieue Descendra Sur La Ville

Combattants dans les rues qui puent la trique
la moiteur rance & la mauvaise conscience
gargouilles ricanantes aux vitrines gothiques
dans la noria des brancards en cadence
on n'entend plus crapuler dans le vent
les discours des leaders & des tribuns
tous les mornes aboyeurs de slogans
les sycophantes & les théoriciens

bourgeoises hallucinées dans les poubelles
qu'elles n'auraient jamais dû quitter naguère
quatre-vingt neuf c'était leur chiffre à elles
maintenant ça change de date partenaires
j'espère que l'on assassinera mozart
& sa zikmu pour noces & matchs de foot
& qu'y aura du beau tag sur ces boulevards
plus spleeneux qu'une seringue après un shoot

quand la banlieue descendra sur la ville
pour la grande razzia des parias
quand la banlieue descendra sur la ville
pour le grand basta des rastas

eh mec tu t'acharnes à tirer les stores
pour te cacher de la rue en chaleur
& tu dis du bout de tes dents en or :
" dommage que dieu soit plus à la hauteur "
faut être saturé d'un rare espoir
pour danser dans les ruines des limousines
y a ta b.m qui crame sur le trottoir
dis-toi que c'est beau comme un choeur d'orphelines

quand la banlieue descendra sur la ville
quand la banlieue descendra sur la ville

mercenaires de lilith contre miliciens d'ève
dans la fumée des incendies sanglants
la rue s'effondre & le peuple se lève
& j'avoue que ça me laisse pas indifférent
je débouche un autre vieux corton-charlemagne
en compagnie de ravissantes call-girls
qui fument joyeuses en dégrafant leurs pagnes
de la sinsémilla dans mon brûle-gueule

quand la banlieue descendra sur la ville
pour la grande razzia des parias
quand la banlieue descendra sur la ville
pour le grand basta des rastas

Contient un extrait du texte radiophonique
"pour en finir avec le jugement de Dieu" d'Antonin Artaud


Paroles et musique: H.F Thiéfaine


Le Touquet Juillet 1925

Le soleil joue
sur nous ( bis )
& vous vous avez l'air si sûre de tout
whaou ( bis )

le soleil joue
sur nous ( bis )
& je vous
avoue que je suis jaloux
& fou
de vous

& maintenant je m'imagine
sous vos dentelles vos crinolines
le coeur coincé dans la portière
de votre chenard & walcker
au fond de vos yeux bleus d'agate
je vois vos scissures et vos strates
et ce désir qui vous habite
lorsque ma bouche touche aux limites
de votre split

le soleil joue
sur nous ( bis )
whaou ( bis )

Paroles et musique: H.F Thiéfaine


Also Sprach Winnie L'ourson

La nuit s'achève les étoiles pèlent le jour se lève
ta mère vêle & ton rêve amer commence en transe
& sans trêve en enfer car tu sais qu'on achève
les nouveaux-nés les veaux de l'année qui cassent la cadence
dès que tu nais on te met le pied à l'étrier

& faut ramer toute la journée tu es damné
tu es fiché sur le fichier qui fait chier les
fauchés échauffés & les chattes échaudées
& giflé par le chef qui te dit : l'apprenti
si tu fais ci tu fais pas ça tu sais la vie
c'est pas du cinéma ; qui rit le mercredi
vendredi pleurera & sans doute cramera
son karma comme un rat le mardi ; oh la la l'abruti
qui l'employé du mois jamais ne deviendra
also sprach winnie l'ourson

peu à peu t'avances dans la danse mais faut apprendre
à reculer à t'effacer faut pas comprendre
faut pas toucher pas mettre les yeux dans le même panier
ni les doigts dans le nez des mémés aux gros nénés
pas fumer dans les cabinets ni picoler
sur l'oreiller : boire ou bander il faut choiser
la vie c'est pas comme dans une salle de projection
avec du pop-corn à la con & les deux mains
nichées sur des nichons au bout de l'hameçon
de l'âme-soeur qui te fait l'ascension de ton bandonéon
& quand les petites culottes mouillent & se retrouvent soûles
dans la foule vas-y cool roule & roucoule ma poule
la vie c'est pas qu'un vit y a tous les sans q.i
qui drucker le dimanche & nohain le jeudi
also sprach winnie l'ourson

mais y a pas que les conneries futiles & dérisoires
qui flinguent le quotidien du citoyen moyen
il y a les horreurs que nous livre l'histoire
à la une des journaux pour faire jouir t.f.1
entre bombardements accidents tremblements
de terre ici ou là dans l'attentat du temps
pas la peine de t'inscrire pour les tribulations
du roumi jean marie parti en algérie
pour que t'aies la vision des cruelles perversions
ineffables infamies de ces démocraties
it's not utile itou de relire cheyenne autumn
ou autre chose de marie sandoz pour connaître la cause
des névroses des nécroses overdoses cirrhoses
des autochtones
piégés par la psychose des visages roses moroses
also sprach winnie l'ourson

pas la peine de revoir "le mépris" de godard
ni "la honte" de bergman ni "gang bang à cuba"
pour finir en paumé à la sortie des gares
entre une vieille hétéro deux diesels & trois rats
& quelques veuves austères -militantes limitées
dévorant les rognons de leurs enfants morts-nés
pas la peine d'écouter la fin du titanic
vue par gavin bryars déjà tu coules à pic
déjà l'ultime question n'attend plus les réponses
aux métaphores obscures obsolètes & absconses
les mots sont des rapaces qui tournent hallucinés
au-dessus du corral où pleurent des fiancés
l'amour est un enfant de coyote enragé
qui fuit le chapparal en emportant les clés
also sprach winnie l'ourson

mais faudra te relever embrayer faire semblant
de gagner de boxer de montrer toutes tes dents
les gens d'ici n'aiment pas les souffreteux-gisants
qui leur donnent l'impression que la vie c'est pas kiffant
tu devras leur faire croire que tu t'en es sorti
que maintenant tu t'en fous que ce qui est dit est dit
même si ça veut rien dire les gens d'ici s'épanchent
si tu leur donnes pas l'illuse d'être des museaux de tanches
parfois faudra aussi faire croire que tu les aimes
que tes synapses cramées te servent encore d'antennes
& leur servir à boire les noyer dans l'amour
dans l'ivresse des caresses des baisers de velours
l'amour est un enfant de poème incongru
qui bugle de son muggle aux remugles d'hallus
les morues de la rue
also sprach winnie l'ourson

maintenant tu es mûr pour le combat dans ton hamac
tu sais tout tu sais rien c'est pareil c'est en vrac
c'est l'éternel scénar c'est l'éternel roman
c'est ce qu'on nous apprend dans l'ancien testament
dans l'odyssée d'homère dans play-boy dans france-soir
dans les pièces de shakespeare les manuels d'histoire
dans le journal de mickey dans les modes & travelots
dans vélo-magazine dans " mets-la-moi-rocco "
dans le petit albert dans le livre des morts
dans le coran dans l'argus dans le journal des sports
dans batman aristote bukowski ou schiller
van gogh warhol pollock debussy ou mahler
dans fustel de coulanges notorious big aussi
& puis dans la naissance de la tragédie
& dans winnie
oui dans winnie
also sprach winnie l'ourson

Paroles: H.F Thiéfaine; musique: H.F Thiéfaine/Franck Pilant


Guichet 102

La nouvelle la p'tite bleue
du guichet 102
joue le flou dans le feu de ses yeux
moi qui la mate un peu
dans la fumée de ma beuh
je me demande si je
patauge pas dans son jeu

sont-ce mes yeux dingues & opaques
taillés dans du verre-cathédrale
& rouillés à la fleur de pack
qui perdent leur vision normale
ou bien sont-ce ses doux effluves
de petit animal pastel
qui plongent mes rêves dans une étuve
& brûlent mes nerfs aux étincelles

la nouvelle la p'tite bleue
du guichet 102
joue le flou dans le feu de ses yeux
moi qui la mate un peu
dans la fumée de ma beuh
je me demande si je
patauge pas dans son jeu

sont-ce les dernières lueurs du jour
au rythme bleu des ambulances
qui libèrent un appel d'amour
dans ma tête rongée de silence
ou bien sont-ce ses seins si frêles
sous son zomblou de basketteuse
son sourire de jaguar femelle
dans l'oeil de ma débroussailleuse

la nouvelle la p'tite bleue
du guichet 102
joue le flou dans le feu de ses yeux
moi qui la mate un peu
dans la fumée de ma beuh
je me demande si je
patauge pas dans son jeu

sont-ce ses nénuphars si doux
ses roses parfums de vieil empire
ou ses lotus à feuilles d'hibou
qui viennent tourmenter mes désirs
sont-ce ses oiseaux migrateurs
dans le fouillis de ses cheveux
soleils au chakra de son coeur
qui frappent au clavier de mes voeux

la nouvelle la p'tite bleue
du guichet 102
joue le flou dans le feu de ses yeux
moi qui la mate un peu
dans la fumée de ma beuh
je me demande si je
patauge pas dans son jeu

sont-ce les visions de sa fêlure
aux lèvres lilas de son spleen
qui me font hisser la mâture
& gonfler ma voile zinzoline
sont-ce ses doigts de chloroforme
sur son petit castor fendu
qui miaule à minuit pour la forme
au rayon des fruits défendus

la nouvelle la p'tite bleue
du guichet 102
joue le flou dans le feu de ses yeux
moi qui la mate un peu
dans la fumée de ma beuh
je me demande si je
patauge pas dans son jeu
la nouvelle la p'tite bleue

Paroles et musique: H.F Thiéfaine


Joli Mai Mois De Marie

Mai joli mai mois de marie
fais ce qu'il te plaît de tes envies
mai joli mai mois de marie
sodomie-trash & fantaisies

les ptérodactyles virent en vrilles
au-dessus des banana-shows
& les beurdigailles font des trilles
avec les gomina-yoyos
les tapons ricanent dans les bois (1)
& klaxonnent bambi l'orphelin
tandis qu'un stégobulle flamboie
dans l'air transparent du matin

mai joli mai mois de marie
fais ce qu'il te plaît de tes envies
mai joli mai mois de marie
sodomie-trash & fantaisies

les grapheurs fous sixtinent la zup
& lorgnent les jambes incendiaires
qui montent longuement sous les jupes
jusqu'au noyau de l'univers
le soleil déshabille les filles
qui traînent le poids de leur soustingue
dans l'excitation des pupilles
des keum's au regard salingue

mai joli mai mois de marie
fais ce qu'il te plaît de tes envies
mai joli mai mois de marie
sodomie-trash & fantaisies

mais c'est toujours au mois de mai
qu'on a envie de se pendre
mais c'est toujours au mois de mai
qu'on a du mal à comprendre
pourquoi faut quitter son igloo
ses longues nuits de loup-garou
pour venir se cramer le chou
devant des conneries de barbecues
avec les autres jaloux qui jouent

du biniou & de la boîte à clous
à moitié fous dans leurs cailloux
à genoux ! poux !

mai joli mai mois de marie
fais ce qu'il te plaît de tes envies
mai joli mai mois de marie
sodomie-trash & fantaisies

les sativas au crépuscule
les gommiers bleus les maris roses
les jeunes taureaux qu'on émascule
dans la tulle des brumes en osmose
les molards sous les papillons
l'hémoglobine sur mes stigmates
ma treille bouffée par les morpions
& ce putain de soleil qui me délatte

mai joli mai mois de marie
fais ce qu'il te plaît de tes envies
mai joli mai mois de marie
sodomie-trash & fantaisies

Paroles et musique: H.F Thiéfaine


Camélia : Huile Sur Toile

(à Charles Belle)

camélia & rature foetale
sur l'agenda des mots perdus
lèvres glacées masque animal
au carnaval des coeurs déchus

camélia & délire fatal
bruit du flat-six & longue-distance
autoroutes septentrionales
dans le cambouis de nos silences

camélia & brumes hivernales
vers ce vieux nord toujours frileux
exil blême & sentimental
dans la tristesse des soirs pluvieux

errance au milieu de la nuit
dans un brouillard vertigineux
sur un port au bout de l'ennui
aux longs dédales mystérieux

tu croises une ombre solitaire
à genoux devant un tombeau
qui prie pour les années-lumière
à la clarté d'un brasero

tandis qu'au loin sur l'océan
gémissent les cornes de brume
pour un cargo-fantôme géant
qui clignote au ras de l'écume

camélia & désert astral
fin d'histoire d'amants déchirés
visages figés fleur cannibale
au péage des transferts minés

camélia & désir obscène
de luminosité blessée
visages fermés couleur de haine
amours défuntes & desséchées

camélia & rature finale
sur l'agenda des mots perdus
lèvres glacées masque animal
au carnaval des coeurs déchus

Paroles et musique: H.F Thiéfaine


Parano-safari En Ego-trip-transit

Dans tes pompes en peau de chauve-souris
& ta veste en cuir de cafard
tu passes la moitié de ton ennui
à t'estropier dans les blizzards
les infirmières des premiers secours
qui viennent te border aux urgences
te disent : tu vas finir un jour
par souffrir d'un manque de souffrance

alors tu passes toutes tes nuits
à t'attendre jusqu'au matin
à plumer au poker des insomnies
ton ange-gardien
alors tu passes toutes tes nuits
parano-safari en ego-trip-transit

si la vie est une illusion
avec des fous-rires en voix-off
tu te fais du mal tu tournes en rond
à courir derrière lara croft
t'as les hémisphères au taquet
les potards sur danger d'amor
t'es chargé à dix mille giga-octets
sur le point de bletter tous tes transistors

alors tu passes toutes tes nuits
à t'attendre jusqu'au matin
à plumer au poker des insomnies
ton ange-gardien
alors tu passes toutes tes nuits
parano-safari en ego-trip-transit

avec leurs doux yeux colorés
au bioxyde de manganèse
les biodolls te font danser
au bal des parthénogénèses
elles sont programmées pour une heure
le temps de rincer sa libido
les indigènes appellent ça le bonheur
mais toi tu dis : je préfère les marshmallows

alors tu passes toutes tes nuits
parano-safari en ego-trip-transit

Paroles et musique: H.F Thiéfaine


Eloge De La Tristesse

Tu vides des packs de mauvaise bière
bercé par france-télévision
qui t'offre ses documentaires
sur les stations d'épuration
même l'été sous la canicule
t'as froid dans ton thermolactyl
& tu pleures au milieu des bulles
de ton sushi rayé des îles

apprends donc à tenir ta laisse
t'es pas tout seul en manque de secours
la tristesse est la seule promesse
que la vie tient toujours

t'as pas appris dans ton enfance
l'amour la joie ni le bonheur
t'as juste étudié l'arrogance
dans l'angoisse la honte & la peur
ton fax fixe un démon qui passe
à l'heure où tout devient trop clair
où tu contemples dans ta glace
une certaine idée de l'enfer

apprends donc à tenir ta laisse
t'es pas tout seul en manque de secours
la tristesse est la seule promesse
que la vie tient toujours

peut-être qu'un jour chez norauto
tu verras ta reine arriver
au volant de la stéréo
d'un tuning-car customisé
mais l'amour s'use à la lumière
& les louttes sont toutes un peu louffes
elles te feront jouer du somnifère
dans un h.p avec les oufs

apprends donc à tenir ta laisse
t'es pas tout seul en manque de secours
la tristesse est la seule promesse
que la vie tient toujours

peut-être qu'en smurfant sur ta folie
tu deviendras l'idole des bas-fonds
à qui le branleux tout-paris
fera sa standing ovation
mais d'applauses en salamalecs
de backstages en mondanités
la réussite est un échec
pour celui qui veut plus danser

apprends donc à tenir ta laisse
t'es pas tout seul en manque de secours
la tristesse est la seule promesse
que la vie tient toujours

Paroles et musique: H.F Thiéfaine


Roots & déroutes + croisement

chien foudroyé
par un éclair
dans la poussière
ça sent le cramé

mauvaise mémoire
chauffée à blanc
dans l'oeil sanglant
d'un ciel trop noir

au soleil couchant
je suis l'homme qui attend
tout seul au croisement
je suis l'homme qui attend

mambas ... chaleur
pensées foireuses
guitare poisseuse
moiteur ... moteur!

ombre au compte-gouttes
sous l'arbre mort
je mords mon mors
je fixe la route

au soleil couchant
je suis l'homme qui attend
tout seul au croisement
je suis l'homme qui attend

mauvais whisky
coeur frelaté
cerveau plombé
mesures en mi
près de jackson-city
(mississipi)
entre biloxi
& memphis (tennessee)

au soleil couchant
je suis l'homme qui attend
tout seul au croisement
je suis l'homme qui attend
je suis l'homme qui attend
l'homme qui attend
at the crossroad
l'm waiting for
I'm waiting for a man
I'm waiting for the man
I'm waiting for the hoochie coochie man
yeh hoochie coochie man
"I got a black cat bone / I got a mojo too"
hoochie coochie man
at the crossroad
je suis l'homme qui attend

honky-tonk man
j'rallume un joint
j'entends au loin
le blues du bagne
je m'invente des filles
dans des clandés
à santa-fe
ou à mobile

je rêve d'une cabane
à chicago
2120
south-michigan

je vide mon coeur
mégot de stick
valet de pique
& dame de coeur

au soleil couchant
je suis l'homme qui attend
tout seul au croisement
je suis l'homme qui attend

Harmonica
entre les dents
j'entends le vent
sur mon contrat
le blues résonne
une ford aboie
& je vois devant moi
le diable en personne...
robert johnson
willie dixon
john lee hooker
muddy waters
elmore james
howlin' wolf
screamin'jay hawkins
sonny boy williamson
bessie smith
jimmy reed
memphis slim

Paroles et musique: H.F Thiéfaine


Les Fastes De La Solitude

Les fleurs de rêve obscur sécrètent de noirs parfums
dans la féerie marbrée des crépuscules forains
théâtre d'harmonie panorama lunaire
aux délicieuses lenteurs de cortège funéraire
où les âmes nuageuses nimbées de sortilèges
s'évaporent dans l'ivresse glacée d'un ciel de neige
banquises phosphorescentes & bleue mélancolie
qui projette ses violons sur d'étranges rhapsodies
aux étranges accords sous d'étranges latitudes
qui te révèlent les fastes de la solitude

les femmes-oiseaux perdues dans leurs sombres dimanches
ont sorti leurs précieux colliers de souris blanches
& dansent la sarabande frivole des courtisanes
à la mémoire d'amants noyés dans leurs arcanes
odeurs de mandarine & rafales de cannelle
mélodies cristallines & vapeurs d'arc-en-ciel
là-bas sous un tilleul à l'ombre d'une fontaine
notre dame de la nuit distribue l'oxygène
& le septième cercle de la béatitude
te révèle les fastes de la solitude

la princesse aux camées fait blinder sa pâleur
pour franchir les spirales du miroir intérieur
pétales rapaces d'une hydre aux yeux de tarentule
dans le tumultueux chaos des particules
mandalas schizoïdes & soupirs féminins
sur les claviers bulbeux des orages clandestins
sépultures de valium pour voyageurs-vampires
errant dans les sargasses d'un océan martyr
& le doute qui ravage même tes incertitudes
te révèle les fastes de la solitude

joseph d'arimathie & uther pendragon
chevauchent de vieilles juments au bord de l'extinction
& cherchent l'asile de nuit au milieu des pylônes
rouges-iguane & oranges brûlées des soirs d'automne
leurs druides au bec-benzène en livrées de valets
te préparent un cocktail dans leurs tubes à essai
plus rapide qu' une aston dans les mains de shelby
tu reprends l'avantage au treizième martini
& l'ineffable attrait pour les bars d'altitude
te révèle les fastes de la solitude

le chevalier la mort & le diable s'enfuient
des pinceaux de dürer pour absorber la nuit
tandis que mélusine aux longs cheveux défaits
t'organise une party dans la brume des marais
& dessine sur ton membre une cartographie
des ténèbres où t'attendent quelques maillons maudits
puis traverse le désert jusqu'à la thébaïde
où la fée méridienne de tes éphémérides
extirpant ton sourire poisseux de l'habitude
te révèle les fastes de la solitude

Paroles et musique: H.F Thiéfaine

samedi 23 juin 2007

Thiéfaine au Bataclan



Voici un live assez particulier aussi dans la carrière scénique de Thiéfaine, evidemment moins gigantesque que Bercy, mais par conséquent plus intime. Ce live sorti peu de temps après "Défloration 13"(qui rappelons-le fut assez mal accueilli à l'époque par les aficionados de Thiéfaine) aurait pu recevoir un accueil tout aussi "glacial" que ce dernier. Mais contre toute attente, Thiéfaine surprend encore, et malgré la courte durée de ce CD, seulement 13 titres, ce n'est que du bonheur! Thiéfaine réorchestre ses chansons a la perfection ("Soleil cherche futur" ou "Les dingues et les paumés" par exemple) voire ressucite certaines chansons un peu oubliées (sublime version de "Redescente climatisée" ou encore "Diès olé sparadrap Joey"). Mais les titres les plus récents ne sont pas en reste pour autant, et l'on appréciera "Une ambulance pour Elmo Lewis" ou encore "Joli mai mois de Marie" qui se marient très harmonieusement aux standards de Thiéfaine.
Et pour l'occasion il invite le "guitar hero" Paul Personne sur "Fin de partie"
Une très bonne surprise donc!


Titres:

01 - Intro
02 - Une Ambulance Pour Elmo Lewis
03 - Quand La Banlieue Descendra Sur La Ville
04 - Dies Ole Sparadrap Joey
05 - Psychopompes - Métempsychose & Sportswear
06 - Demain Les Kids
07 - Redescente Climatisée
08 - Les Dingues Et Les Paumés
09 - Alligators 427
10 - Le Touquet Juillet 1925
11 - Joli Mai Mois De Marie
12 - Soleil Cherche Futur
13 - Diogène Série 87
14 - Fin De Partie

Thiéfaine sur Paris Première

Un bref passage de Thiéfaine sur l'émission "Paris dernière".

Textes: le bonheur de la tentation

Retour Vers La Lune Noire

Dans tes yeux cramoisis aux chiffres mentholés
J'aperçois le killer de tes amours vaudous
Brisant les corps moisis, fallacieux et glacés
De tes poupées nitides aux baisers d'amadou
Oh ! Reine noire

Météo-catharsis, santéria-guérilla
Vent d'hôpital-fantôme dans tes nuits guet-apens
Ivresse des tambours fous, rêves creusés dans tes draps
De magnolias froissés au soleil noir flambant
Oh ! Reine noire

Sacrifices de blaireaux sur les tombeaux flétris
De tes groupies mondains aux synapses éclatées
Souvenirs-damnation dans tes yeux de momie
Sous les horloges en flamme aux aiguilles torpillées
Oh ! Reine noire

Tes amants sans mémoire
Sans rêves et sans espoirs
Défilent dans tes miroirs
Reine noire
Tes amants transitoires
Transis et dérisoires
Se traînent sur tes trottoirs
Reine noire

Figurines écrasées près des téléscripteurs
Sous les ogives en fleurs de tes soirs-Halloween
Scorpions géants fouillant tes étoiles en vapeur
Sous la pluie des fragments de tes caresses intimes
Oh ! Reine noire
Tes amants sans mémoire
Sans rêves et sans espoirs
Défilent dans tes miroirs
Reine noire
Tes amants transitoires
Transis et dérisoires
Se traînent sur tes trottoirs
Reine noire

Paroles et musique: H.F Thiéfaine


La Ballade D'abdallah Geronimo Cohen

Avec les radars de sa reum surveillant ses draps mauves
Et ses frelons d'écume froissée sur ses claviers d'alcôve
Avec ses dieux chromés, ses fusibles hallucinogènes
Et ses mitrailleurs albinos sur ses zones érogènes
C'est juste une go
Qui cache pas ses blêmes
Et qui s'caresse le placebo
Sur la dernière rengaine :
La ballade d'Abdallah Geronimo Cohen

Avec ses vieux démons, ses vieux Tex Avery sumériens
Qui hantent les hootnannies de ses métamondes souterrains
Avec l'insurrection de ses airbags sur sa poitrine
Et ses juke-boxes hurlant dans le labyrinthe de son spleen
C'est juste une go
Qui cache pas ses blêmes
Et qui s'caresse le distinguo
Sur la dernière rengaine :
La ballade d'Abdallah Geronimo Cohen

Abdallah Geronimo Cohen
Était né d'un croisement sur une vieille banquette Citroën
De Gwendolyn von Strudel Hitachi Dupond Levy Tchang
Et d'Zorba Johnny Strogonof Garcia M'Golo M'Golo Lang
Tous deux de race humaine
De nationalité terrienne
Abdallah Geronimo Cohen

Avec ses Doc Martens à pointes et son tutu fluo
Pour le casting de Casse-Noisette dans sa version techno
Avec son casque obligatoire pour ratisser les feuilles
Tombées sur son balcon parmi ses disques durs en deuil
C'est juste une go
Qui cache pas ses blêmes
Et qui s'caresse la libido
Sur la dernière rengaine :
La ballade d'Abdallah Geronimo Cohen

Paroles et musique: H.F Thiéfaine


Empreintes Sur Négatif

Ses rêves
Au réveil
Irradient
Mes trêves
Et mes veilles
Mes envies
Son corps
Aux décors
De mes nuits
Colore
En or
Les bruits
De la pluie

Ses lèvres
Au soleil
A midi
S'enfièvrent
Et s'enrayent
Assouvies
Son style
En subtile
Alchimie
Deale
Une idylle
Des mille
Et une nuits

Et pendant que ses blancs corbeaux
Fouillent mes noires étendues de neige
Je me consume et fume à fleur de faux
Prisonnier d'un lumineux manège

Ses rêves
Au réveil
Irradient
Ma sève
A son miel
A son fruit
Son coeur
Décodeur
De mes nuits
Pleure
Et fleure
Les odeurs
De ma pluie

Paroles et musique: H.F Thiéfaine


Méthode De Dissection Du Pigeon à Zone-la-ville

Frissons glacés dans les entrailles
A Zone-la-Ville by night
Lorsque les Laguioles signent en braille
L'échéance de ton bail
Lorsque les étoiles en fusion
Prennent ton dernier bastion
Et t'entraînent dans le tourbillon
De la danse des neutrons
Tu sais plus si c'est l'vent du Nord
Qui souffle dans ton crâne un peu fort
Ou bien si c'est l'ombre du remords
Qui fait hurler les anges à la mort

Sueurs froides, visage éclaté
Odeurs de rat mouillé
Sous les reflets désincarnés
D'un gyrophare usé
Prisonnier de l'ultime étincelle
Dans la dernière ruelle
Peu à peu t'aperçois le tunnel
Où brillent les immortels
Tu sais plus si c'est l'vent du Nord
Qui souffle dans ton crâne un peu fort
Ou bien si c'est l'ombre du remords
Qui fait hurler les anges à la mort

Et bientôt t'hallucines un zinc
Bien douillet, bien pervers
Où les s'crétaires cunnibilingues
Se font les ongles dans la bière
Où dans l'étrange pâleur du soir
Tu surfes en solitaire
Sur les margelles des abreuvoirs
Où Cendrillon lave les suaires

Fourgon sanitaire au galop
Blouses blanches dans le rétro
Adrénaline au point zéro
Et silence au stétho
Requiescat in pace vieux babe
Tombé sous mes syllabes
On peut pas tous finir en nabab
Dans l'gotha des macchabées
Mais maint'nant c'est plus l'vent du Nord
Qui souffle dans ton crâne un peu fort
Je crois que c'est l'ombre du remords
Qui fait hurler les anges à la mort

Paroles et musique: H.F Thiéfaine


Dans Quel état Terre

Sous les rayons factices d'un soleil terminal
Après un vol obscur troublé de turbulences
Ta carlingue fatiguée est en approche finale
Dans une odeur de frites et de vieux sperme rance
Terre Terre Terre
Dans quel état t'erres

Tes enfants ne dansent plus maint'nant ils commémorent
A travers leurs modems et leurs écrans-goulag
Le fardeau de leur âme sur le poids de leur corps
Quand le futur bascule au bout des terrains vagues
Terre Terre Terre
Dans quel état t'erres

2000 après J.C. sur les calendriers
50 et des poussières après Adolf Hitler
2000 après J.C. dans le flot des damnés
Tu t'refais les paupières pour cacher ton cancer
Terre Terre Terre
Joyeux anniversaire

Loin des verdâtres imams de l'écolomanie
J'aim'rais encore te voir sensuelle et sulfureuse
J'aim'rais encore renaître à ton ventre meurtri
Là où ta peau devient humide et granuleuse
Terre Terre Terre
Dans quel état t'erres

Paroles et musique: H.F Thiéfaine


Bouton De Rose

Sur mon Styx
Une étoile fixe
Illumine ma fréquence
Et dans l'axe
Où elle me faxe
Excess est sa fragrance
Comme une guêpe sur une fleur à peine éclose
Mes lèvres sur sa déchirure explosent
Son bouton de rose

Dans sa soie
J'm'essuie les doigts
Je bois dans son cristal
Et son vin
Coule au parfum
De ses vasques orientales
Comme une guêpe sur une fleur à peine éclose
Mes lèvres sur sa déchirure explosent
Son bouton de rose

Et je voyage en classe clandestine
Dans la sève des bouquets d'églantines
Dans le satin d'essences assassines
Je m'incline
Elle est clean
Si fine
Féline
Féminine

Mais le jour
S'lève pas toujours
Au milieu des dentelles
Et parfois
Je sens le froid
Quand je suis trop loin d'elle
Comme une guêpe sur une fleur à peine éclose
Mes lèvres sur sa déchirure explosent
Son bouton de rose

Paroles et musique: H.F Thiéfaine


27e Heure : Suite Faunesque

Cette nuit-là je rentrais d'une réunion Tupperware en compagnie du septième mari de ma douzième épouse complètement Johnny walkerisés on essayait d'y voir quéqu'chose dans le pare-brise de ma vieille Renault 12 vers la 27e heure, 27e heure

Les étoiles étaient nulles et la Lune était vide et glauque comme le courrier du fan-club d'une idole et pour m'extrapoler loin de cette idée morbide je m'filmais un documentaire sur des culs menteurs et frivoles vers la 27e heure, 27e heure

Quand soudain devant moi au milieu de la route j'eus une apparition comme un coup d'grisou dans la soute vers la 27e heure, 27e heure Ca r'ssemblait à ET recouvert d'un voile ou d'une bâche tissée dans la dentelle du puy sans fond où j'm'enfonçais ses poumons turgesceaient comme ceux d'Tabatha Cash mais du côté recto c'était plutôt Brigitte Lalaye vers la 27e heure, 27e heure

De la Cicciolina ça r'prenait l'truc du grand écart mais j'crois bien qu'les orteils étaient ceux d'Ophélie Winter qui malheureus'ment n'a jamais été la nièce d'Edgar et encore moins la fille du grandissime Johnny Winter vers la 27e heure, 27e heure Quand soudain devant moi au milieu de la route j'eus une apparition comme un Rembrandt sous une vieille croûte vers la 27e heure, 27e heure

Bientôt ça s'est mis à genoux comme si j'étais Jésus en tripotant le zip de mon Armani 505 général'ment j'aime pas trop qu'on m'touche les fringues dans les rues mais là il faisait noir et j'étais pété comme un coing vers la 27e heure, 27e heure

Le vernis de ses ongles s'écaillait sous ma ceinture et le rouge de sa bouche re-stylée Lolo Ferrari laissait des traces sur ma layette et sans jouer les durs j'commençais à germer de violents projets d'infamie vers la 27e heure, 27e heure

Quand soudain devant moi au milieu de la route j'eus cette apparition de sainte Bernadette Soubirous vers la 27e heure, 27e heure

J'commençais à partir, à décoller sans ecstasy à me mettre à gémir sous les caresses de la diablesse c'est alors que le druide en moi s'éveilla dans la nuit et s'mit à sermonner dur'ment la jolie démonesse vers la 27e heure, 27e heure

Que faites-vous pauvre enfant égarée loin du paradis j'vous ai r'connue, j'avais votre photo dans mon missel que vont penser de vous les dieux, les anges, les saint-esprits s'ils apprennent que la nuit vous faites la pute loin des chapelles vers la 27e heure, 27e heure

Oui par Isis et Déméter, les matrones associées que va penser de vous votre si bonne Vierge Marie n'est-il pas vrai qu'un bon croyant est un être asexué sans idées moches dans la calotte quand elle m'interrompit vers la 27e heure, 27e heure

Ferme-la pauvre noeud t'as rien compris à la Madone t'as rien compris au sexe des anges et des spiritueux car si Dieu l'père et Dieu le fils sont la seule et même personne comment veux-tu qu'la mère et l'fils soient pas incestueux vers la 27e heure, 27e heure

Quand soudain devant moi au milieu de la route j'eus une apparition comme une sainte au milieu des loutes vers la 27e heure, 27e heure

Comme j'étais ni catho ni musulman ni talmudique j'ai final'ment lâché ma pudibond'rie démodée et je m'suis laissé faire dans un élan métaphysique sur une couronne d'épines qui poussaient sur le bas-côté vers la 27e heure, 27e heure

Cette nuit-là je rentrais d'une réunion Tupperware en compagnie du septième mari d'ma douzième épouse qui ronflait comme une basse Fender sur son siège ivre-mort sans voir la scène dans le pare-brise de ma vieille Renault 12 vers la 27e heure, 27e heure

Quand soudain devant moi au milieu de la route j'eus cette apparition comme un feu follet sur écoute vers la 27e heure, 27e heure

Paroles et musique: H.F Thiéfaine


Eurydice Nonante Sept

De l'autre côté du passage obscur
Tu vois parfois d'étranges lueurs
Des tags lumineux qui courent sur les murs
Des néons-graffiti sans couleurs
Eurydice

De l'autre côté du passage obscur
T'entends parfois d'étranges rumeurs
Des voix fissurées qui rêvent et murmurent
Mais qui jamais ne rient ni ne pleurent
Eurydice

La vie est un songe où ton pauvre Orphée
Se traîne comme un mendiant sans voix
Comme un ange perdu, un idiot qui sait
Qu'il a vu l'invisible en toi

De l'autre côté du passage obscur
T'étreins parfois d'étranges moiteurs
Des fluorescences de tendresse-azur
D'éclaboussures de ciguë en fleurs
Eurydice

Paroles et musique: H.F Thiéfaine


Le Chaos De La Philosophie

Je suis robot-bar
Le petit roi du mini-bar

De whisky glacé en whisky glacé
On va finir par attraper l'onglée
On va finir comme des pingouins givrés
Complèt'ment Findus et décérébrés

Je suis robot-bar
Le petit roi du mini-bar

Cognac, vodka, whisky Coca
Gin-tonic, tequila, calva
Vichy, Perrier, Vittel, Evian
Peut-être un petit blanc ?

Je suis robot-bar
Le petit roi du mini-bar

De whisky glacé en whisky glacé
On va finir par attraper l'onglée
On va finir en amants déclassés
Sur la liste des coeurs désaffectés

Je suis robot-bar
Le petit roi du mini-bar

Paroles et musique: H.F Thiéfaine


Exercice De Simple Provocation Avec 33 Fois Le Mot Coupable

J'me sens coupable d'avoir assassiné mon double dans le ventre de ma mère et de l'avoir mangé
J'me sens coupable d'avoir attenté à mon entité vitale en ayant tenté de me pendre avec mon cordon ombilical
J'me sens coupable d'avoir offensé et souillé la lumière du jour en essayant de me débarrasser du liquide amniotique qui recouvrait mes yeux la première fois où j'ai voulu voir où j'en étais
J'me sens coupable d'avoir méprisé tous ces petits barbares débiles insensibles, insipides et minables qui couraient en culottes courtes derrière un ballon dans les cours de récréation
Et j'me sens coupable d'avoir continué à les mépriser beaucoup plus tard encore alors qu'ils étaient déjà devenus des banquiers, des juges, des dealers, des épiciers, des fonctionnaires, des proxénètes, des évêques ou des chimpanzés névropathes
J'me sens coupable des lambeaux de leur âme déchirée par la honte et par les ricanements cyniques et confus de mes cellules nerveuses Je me sens coupable, coupable !

J'me sens coupable d'avoir été dans une vie antérieure l'une de ces charmantes petites créatures que l'on rencontre au fond des bouteilles de mescal et d'en ressentir à tout jamais un sentiment mélancolique de paradis perdu
J'me sens coupable d'être tombé d'un tabouret de bar dans un palace pour vieilles dames déguisées en rock-star, après avoir éclusé sept bouteilles de Dom Pé 67 dans le seul but d'obtenir des notes de frais à déduire de mes impôts
J'me sens coupable d'avoir arrêté de picoler alors qu'il y a des milliers d'envapés qui continuent chaque année à souffrir d'une cirrhose ou d'un cancer du foie ou des conséquences d'accidents provoqués par l'alcool
De même que j'me sens coupable d'avoir arrêté de fumer alors qu'il y a des milliers d'embrumés qui continuent chaque année à souffrir pour les mêmes raisons à décalquer sur les poumons en suivant les pointillés
Et j'me sens aussi coupable d'être tombé de cénobite en anachorète et d'avoir arrêté de partouzer alors qu'il y a des milliers d'obsédés qui continuent chaque année à souffrir d'un claquage de la bite, d'un durillon au clitoris, d'un anthrax max aux roubignolles, d'une overdose de chagatte folle, d'un lent pourrissement scrofuleux du scrotum et du gland, de gono, de blenno, de tréponèmes, de chancres mous, d'HIV ou de salpingite Je me sens coupable, coupable !

J'me sens coupable d'être né français, de parents français, d'arrière-arrière... etc. grands-parents français, dans un pays où les indigènes pendant l'occupation allemande écrivirent un si grand nombre de lettres de dénonciation que les nazis les plus compétents et les mieux expérimentés en matière de cruauté et de crimes contre l'humanité en furent stupéfaits et même un peu jaloux
J'me sens coupable de pouvoir affirmer qu'aujourd'hui ce genre de pratique de délation typiquement française est toujours en usage et je prends à témoin certains policiers compatissants, certains douaniers écoeurés, certains fonctionnaires de certaines administrations particulièrement troublés et choqués par ce genre de pratique
J'me sens coupable d'imaginer la tête laborieuse de certains de mes voisins, de certains de mes proches, de certaines de mes connaissances, de certains petits vieillards crapuleux, baveux, bavards, envieux et dérisoires, appliqués à écrire consciencieusement ce genre de chef-d'oeuvre de l'anonymat J'me sens coupable d'avoir une gueule à être dénoncé Je me sens coupable, coupable !

J'me sens coupable de garder mes lunettes noires de vagabond solitaire alors que la majorité de mes très chers compatriotes ont choisi de remettre leurs vieilles lunettes roses à travers lesquelles on peut voir les pitreries masturbatoires de la sociale en train de chanter c'est la turlutte finale
J'me sens coupable de remettre de jour en jour l'idée de me retirer chez mes Nibelungen intimes et privés, dans la partie la plus sombre de mon inconscient afin de m'y repaître de ma haine contre la race humaine et même contre certaines espèces animales particulièrement sordides, serviles et domestiques que sont les chiens, les chats, les chevaux, les chè-è-vres, les Tamagochis et les poissons rouges
J'me sens coupable de ne pas être mort le 30 septembre 1955, un peu après 17 heures 40, au volant du spyder Porsche 550 qui percuta le coupé Ford de monsieur Donald Turnupseed
J'me sens coupable d'avoir commencé d'arrêter de respirer alors qu'il y a quelque six milliards de joyeux fêtards crapoteux qui continuent de se battre entre-eux et de s'accrocher à leur triste petite part de néant cafardeux

Je me sens coupable, coupable !

Paroles et musique: H.F Thiéfaine


Final Abdallah

Abdallah Geronimo Cohen

Paroles et musiques: H.F Thiéfaine

vendredi 22 juin 2007

Thiéfaine à Taratata

Dernière participation de Thiéfaine à Taratata en compagnie de Didier Wampas et du groupe Tryo.




Et l'interview qui suit ce beau moment, avec en prime la remise par Nagui du disque d'or pour l'album "Scandale mélancolique"

Textes: la tentation du bonheur

24 Heures Dans La Nuit D'un Faune

Oh ! Tôt ce matin les yeux dans mes Ray-Ban
Après que j'eus décroché les groupies et les fans
Collés aux électrons de ma clôture haute-tension
Joyeux comme des flippés qu'on vient d'électroniquer
Oh yé !
J'ai sorti mes poubelles, hélas au milieu desquelles
Etaient en train de fouiller quelques personnalités
Que nous connaîtrions
Si nous avions la télévision
Puis j'ai ouvert ma première bière en me demandant
Si les morts s'amusaient autant que les vivants

A 13 heures c'est 1 heure après minuit d'l'après-midi
J'ai sorti mon Browning et mon Lüger de leurs étuis
J'ai commencé à tirer sur quelques rats bien cradingues
Et m'suis fait une souris en 3 bastos dans le soustingue
J'commençais à viser les gones
Quand t'as saisi ma crosse
En me disant : chéri tu n'vois pas qu'ce sont des gosses
J't'ai répondu : mon amour tu vois pas
Qu'j'suis un serbo-croate
En train d'rêver d'un week-end à Sarajevo
Puis j'ai fini mon pack de bière en me demandant
Si les morts s'amusaient autant que les vivants

A 16 heures 52 c'est l'heure des mamans, des bretzels
Et c'est l'heure du champagne
Dans les hôtels porte-jarretelles
Mais moi j'ai mis la gomme au volant d'mon ambulance
Avec un critique-rock en camisole pour une urgence
A l'hosto les bonnes soeurs
Avaient des gueules de somnambules
Et parlaient de fibronnes, d'hémorroïdes et de fistules
Alors j'ai raconté comment j'ai survécu sur Mars
Avec des roubles en skaï et la médaille du curé d'Ars
Puis j'ai vidé leur pharmacie en me demandant
Si les morts s'amusaient autant que les vivants

A force de patienter vint enfin l'heure de l'apéro
T'as pris un golden Cadillac moi un double zéro
Puis on a joué au strip-poker
Avec une mamie bookmaker
Qui avait réservé une table chez Loiseau du malheur
Le chef qui avait tenu le catering autrefois chez Disney
Nous fit cuire un crapaud avec des raclures de Mickey
Et on s'est régalé comme dans un film
Avec Blanche Neige
Quand les deux méchantes soeurs
Se font sauter sur le manège
Puis j'ai fumé un des sept nains en me demandant
Si les morts s'amusaient autant que les vivants

En guise de digestif j'ai lu le numéro de L'Équipe
Qui cause du fameux championnat de turlute en 15 pipes
Puis j'ai minitélé en rose et j'ai d'mandé Marlène
Mais elle était partie faire sa nouille
Sur la première chaîne
Là-dessus on s'est r'trouvé en boîte à mater les pigeons
En train d'se compisser dans l'froc
Sur leur dance à la con
A l'aube on était vermoulu, pressé comme le raisin
Avec lequel les dieux fabriquent l'Ambroisie-Chambertin
Puis j'ai mis ma dernière tournée en me demandant
Si les morts s'amusaient autant que les vivants

Paroles et musique: H.F Thiéfaine


Critique Du Chapitre 3

"... Un temps pour aimer et un temps pour haïr ;
Un temps de guerre et un temps de paix..."

Et les roses de l'été
Sont souvent aussi noires
Que les charmes exhalés
Dans nos trous de mémoire
Les vaccins de la vie
Sur les bleus de nos coeurs
Ont la mélancolie
Des sols bémols mineurs
Pour un temps d'amour
Tant de haine en retour

Quelques froides statues
Aux pieds des sycomores
Rappellent un jamais plus
Avec le nom des morts
Un oiseau de chagrin
Dans le ciel assombri
Chante un nouveau matin
Sur des ruines en Bosnie
Pour un temps d'amour
Tant de haine en retour

Je visionne les miroirs
De ces vies déchirées
Maintenant que le soir
Ne cesse de tomber
Et ma colère qui monte
Et ma haine accrochée
Au-dessus de ces tombes
Où je n'ose pas cracher
Pour un temps d'amour
Tant de haine en retour

D'autres salauds cosmiques
S'enivrent à Bételgeuse
Dans les chants magnétiques
Des putains nébuleuses
L'humain peut disparaître
Et son monde avec lui
Qu'est-ce que la planète Terre
Dans l'oeil d'un rat maudit
Pour un temps d'amour
Tant de haine en retour

Paroles et musique: H.F Thiéfaine


La Nostalgie De Dieu

En ce quinzième dimanche après carnaval
Je me souviens d'avoir lu quelque part dans le journal
A moins que ce ne soit dans la Bible des gidéons
Volée dans un de ces motels à la mords-moi l'mormond
Je me souviens d'avoir lu que le démiurge au chômage
Un jour d'ennui avait fabriqué l'homme à son image
Lucy n'était pas encore née quant à l'Abel du Tchad
Il n'avait pas encore testé l'usage de ses gonades

Le démiurge au chômage
Fit l'homme à son image
C'est une histoire d'amour
D'amour, d'amour toujours
Dieu est amour
Et Jésus change le beurre en vaseline
Dieu est in

Cette histoire s'est passée très loin des oxydes de carbone
Environ 3 millions d'années avant Michael Jackson
On peut donc affirmer sans offenser son archevêque
Que Dieu a la gueule et l'aspect d'un australopithèque
Dieu est un drôle de mec
Un australopithèque
Oui mais on l'aime quand même
Dieu est amour toujours
Dieu est amour
Et Jésus change le beurre en vaseline
Dieu est in

Deus ex machina
Deus ex Testa Rossa
Deus ex Lamborghini
Deus ex Maserati
Deus ex Aston Martin
Deus ex machine
Deus sex machine
God il sex machine
God gode ! God gode !

Paroles et musique: H.F Thiéfaine


Orphée Nonante Huit

Des glas qui sonnent, des heures qui fuient
Des jours qui s'en vont vers la nuit
Et des nuits qui s'enfuient toujours
Vers des carrefours, des points de non-retour
Et des mégots de cigarettes
Qui s'entassent sans que le temps s'arrête
Des joints qui passent, des verres, des filles
Et ce vieil océan qui te torpille

Orphée, Orphée
Les fées t'invitent à oublier les nuits passées

Tu voudrais toujours être ailleurs
Dans un antique flux migrateur
Espion des cercles infernaux
Des cirques où tu sacrifies ton ego
Tu voudrais franchir la lumière
Et t'exiler loin de la terre
Mais tu sais que les étoiles qui brillent
Se trouvent toujours dans les chambres des filles

Orphée, Orphée
Les fées t'invitent à oublier les nuits passées

Et dans les brumes du petit matin
Devant un tapis clandestin
Tu joues ton âme à contre-coeur
Avec un flush royal au fond du coeur
Et dans les brumes du petit matin
Devant un tapis clandestin
Tu joues ton âme en solitaire
Avec un étrange regard vers l'enfer

Maintenant tu remontes vers le nord
Dans le gris des grues du vieux port
Et des sombres pensées qui zèbrent
En noir sur noir ton vieil oiseau funèbre
Mais sur les quais mouille un cargo
Ivre de givre et de mambo
Qui t'attend pour d'autres amours
A port Saïd, Colombo, Singapour

Orphée, Orphée
Les fées t'invitent à oublier les nuits passées
Orphée, Orphée
Laisse les t'faire oublier les années sans été

Et dans les brumes du petit matin
Devant un tapis clandestin
Tu joues ton âme en solitaire
Avec un étrange regard vers l'enfer

Paroles et musique: H.F Thiéfaine


Tita Dong-dong Song

Le paradis est trouble
Et l'enfer est malade
Mais le bonheur est double
Au bout de ma balade
T'es tombé dans mes bras
Par un après-midi
De printemps forsythia
Aux paillettes en folie

Achtung vouvou tata
Tita dong-dong song for me
Achtung vouvou tata
Lucas look at me

T'as mis les coeurs à nu
Dans mon septembre rose
Heureusement que Dadu
Craint pas les ecchymoses
Il t'a mis dans son coeur
De grand frère sioux guerrier
Et t'auras jamais peur
Si tu suis son sentier

Achtung vouvou tata
Tita dong-dong song for me
Achtung vouvou tata
Lucas look at me

Les photos se dispersent
Au rythme des marées
Et sous les feux adverses
On s'arrache la pitié
Moi j'écoute ton sommeil
Et j'étudie tes rêves
Et je n'suis plus pareil
Quand le soleil se lève

Achtung vouvou tata
Tita dong-dong song for me
Achtung vouvou tata
Lucas look at me

Paroles et musique: H.F Thiéfaine


Sentiments Numériques Revisités

Quand les ombres du soir chevauchent sur la lande
Avec dans leurs passeports Sherwood ou Brocéliande
Quand les elfes titubent sous l'alcool de sorgho
Dans les cercles succubes de la Lune en faisceaux
Quand les vents de minuit décoiffent les serments
Des amants sous les aulnes d'un hôtel flamand
Quand tes visions nocturnes t'empêchent de rêver
Et couvrent ton sommeil d'un voile inachevé
Je n'ai plus de mots assez durs
Pour te dire que je t'aime

Quand les chauves-souris flirtent avec les rossignols
Dans les ruines d'un royaume où mon crâne est mongol
Quand les syndicats brûlent nos rushes et nos démons
Pour en finir avec le jugement des salauds
Quand humpty dumpty jongle avec nos mots sans noms
Dans le bourdonnement des câbles à haute tension
Quand tu m'offres épuisée sous l'oeil d'une opaline
Les charmes vénéneux de tes fragrances intimes
Je n'ai plus de mots assez durs
Pour te dire que je t'aime

Quand les théâtres antiques recèlent nos orgies
Catal Hoyük airport, Manco Capac City
Quand nos murs se recouvrent de hiéroglyphes indiens
Avec nos voix blafardes en feed back au matin
Quand tes mangoustes viennent avaler mes couleuvres
Dans ces nuits tropicales où rugit le grand oeuvre
Quand l'ange anthropophage nous guide sur la colline
Pour un nouveau festin de nos chairs androgynes
Je n'ai plus de mots assez durs
Pour te dire que je t'aime

Quand les clochards opposent la classe et l'infini
A la vulgarité glauque de la bourgeoisie
Quand les valets de cour, plaideurs pusillanimes
Encombrent de leurs voix nos silences et nos rimes
Quand aux détours d'un bar tu flingues aux lavabos
Quelque juge emportant ma tête sur un plateau
Quand tu branches les hélices de ma mémoire astrale
Sur les capteurs-influx de ta flamme initiale
Je n'ai plus de mots assez durs
Pour te dire que je t'aime

Quand les traces de Rorschach sur la tôle ondulée
Servent aux maîtres à tester l'autochtone humilié
Quand sur la Moleskine des limousines en liesse
Ils en rient en fumant la mucho cojones
Quand les cris de l'amour croisent les crocs de la haine
Dans l'encyclopédie des clameurs souterraines
Quand je rentre amoché, fatigué, dézingué
En rêvant de mourir sur ton ventre mouillé
Je n'ai plus de mots assez durs
Pour te dire que je t'aime

Quand dans la lumière sale d'un miroir tamisé
Tu croises l'oeil éphémère d'une salamandre ailée
Quand dans les brumes étales de nos corps transparents
Tu réveilles mes volcans lumineux du néant
Quand mes pensées confuses s'éclairent au magnésium
Sur les écrans-secrets de ton pandémonium
Quand mes bougainvillés se mêlent aux herbes folles
Dans ta chaleur biguine au crépuscule créole
Je n'ai plus de mots assez durs
Pour te dire que je t'aime

Quand les ombres du soir poursuivent sur la lande
Le flash des feux arrières d'une soucoupe volante
Quand le soleil se brûle aux contours de tes reins
Parmi les masques obscurs d'un carnaval romain
Quand l'ordre des humains nous sert dans son cocktail
5 milliards de versions différentes du réel
Quand tu pleures essoufflée au creux de ma poitrine
Avec les doux murmures des fréquences féminines
Je n'ai plus de mots assez durs
Pour te dire que je t'aime

Paroles et musique: H.F Thiéfaine


Mojo, Dépanneur Tv

J'étais en train de regarder
Les Feux d'l'Amour à la télé
Quand mon poste a mangé son image
Me laissant lancinant sans message
Adieu starlettes et lacrymos
Blaireaux bellâtres et blêmes en tuxedo
Avant qu'ma vodka Seven Up
S'évapore va falloir j'm'en occup'

Allô, allô monsieur Mojo
Me laissez pas dans le noir
Avant la fin de l'histoire

En attendant l'homo-vidéo
J'me suis rallumé un vieux mégot
Et j'ai décollé comme un cheval
Fou-ailé dans le transcendantal
J'y ai découvert que notre père
Moloch avait changé de partenaires
Ce ne sont plus les gorgones habituelles
Qui nous surgèlent au fond de nos gamelles

Ce sont de nouvelles reines de Saba
Impudiques et salaces : les médias
Elles cachent leurs crânes sous leurs sourires
Tous les soirs à 20 heures pour nous séduire
Elles sont partout, elles sont nulle part
Elles sont aux arrivées, aux départs
Elles nous caressent, elles nous exultent
Comme des bébés thalidomide adultes

Allô, allô monsieur Mojo
Me laissez pas dans le noir
Avant la fin de l'histoire

La morale de cette toune en frenchouille
C'est qu'c'est pas les bons clients qui dérouillent
Médias vous avez pris le pouvoir
A vous maintenant de dompter l'histoire
A vous d'assumer ma délinquance
Mes virus insoumis, ma décadence
A vous de me jouer vos nouvelles valeurs :
Chômdu, piquouse, bibine, téléviseur

Allô, allô monsieur Mojo
Me laissez pas dans le noir
Avant la fin de l'histoire

J'étais en train de regarder
Les Feux d'l'Amour à la télé

Paroles et musique: H.F Thiéfaine


Copyright Apéro Mundi

Lumière d'automne
Fin d'après-midi
Joie monotone
Et mélancolie
Soleil indigo
Dans le fond d'ce bar
Où tu te scotches à l'eau
Sur Ainsley Dunbar

Été indien
Le foie dans les burnes
A peine t'en reviens
Que déjà t'y returnes
Mémoire en fusion
Sur ce tabouret
Où t'oublies ton nom
Sur du blues anglais

2721e cuite
2721e cuite
Ca s'arrose !

Lueurs d'octobre
Barmaid affranchie
Tu es presque sobre
Devant ton whisky
Tu restes en stand-by
Loin des faux-amis
Sur le copyright
Apéro mundi

2721e cuite
2721e cuite
Ca s'arrose !

Paroles et musique: H.F Thiéfaine


Psychopompes, Métempsychose Et Sportswear

Enfant de la balle et de la tête
Je peignais mes dazibaos
Sur "l'incertitude du poète"
Qu'on croise au gré des noirs échos
Et j'ai bu la lie de ses vers
Jusqu'à la fièvre de l'écume
Mais son vin était si amer
Que je suis dev'nu l'amertume
Nike your mother, Reebok your sister
Et Adidas rock'n'roll

Prototype dans un groupe en loque
Au fond d'impossibles garages
Je poussais mes troupeaux de phoques
Loin à l'intérieur des nuages
Et j'ai combattu leur messie
A m'en péter l'excalibur
Pendant qu'les coqs de l'insomnie
Chantaient trois fois leur imposture
Nike your mother, Reebok your sister
Et Adidas rock'n'roll

De port en port, de quai en quai
J'ai rencontré de drôles de gnomes
Des intellos qui confondaient
C.G. Jung avec C. Jérôme
Et glauque à Santa-Barbara
Avec un sacré mal de vivre
Je me disais : je ne sais pas
Pourquoi j'vais comme un bateau-ivre
Santa-Barbara je ne sais pas

De sanibroyeur en sixtine
Je vois s'évanouir le futur
Et je tire à la chevrotine
Sur les chiennes en manteau d'fourrure
Je vois l'ivrogne et son tambour
Assis devant mon chevalet
Et Mona Lisa, mon amour
Dans un blindé cabriolet
Nike your mother, Reebok your sister
Et Adidas rock'n'roll

La vie défile au nom du Christ
Des pissotières du pain rassis
Staline était séminariste
Et Jerry Lee Lewis aussi
Mais le dieu manque à cet hôtel
Où je dois jouer les victimes
En contractant des salmonelles
Avec des hosties aux enzymes
Nike your mother, Reebok your sister
Et Adidas rock'n'roll

A r'garder passer les linceuls
Dans la rue aux spectres visqueux
J'sais plus si c'est moi qui suis seul
Ou les autres qui sont trop nombreux
OK l'art est une escroquerie
Et j'ai limé trop d'as de coeur
En jouant : Blue moon Kentucky
Sous l'oeil du colonel Parker
Nike your mother, Reebok your sister
Et Adidas rock'n'roll

Et quand le Pinocchio baveux
Poussera ma brouette à l'ankou
J'veux faire des bulles avec mon noeud
Pour éloigner les loups-garous
J'veux qu'on m'déglace au gin Synthol
Dans une boîte de Joseph Cornell
Ou à la vodka chez Warhol
Avec du tomato Campbell's
Nike your mother, Reebok your sister
Et Adidas rock'n'roll
Nike ta mère, Reebok ta soeur
Et Adidas rock'n'roll

Paroles et musique: H.F Thiéfaine


Des Adieux...

Dans les carnets intimes du messager des runes
L'écriture est en transe et clignote à la une
Des mystères, des amants et de leurs infortunes
Des adieux
Et des mains maladroites et moites au soir trop chaud
Raturent les fantaisies de Schuman au piano
Les cris des martinets sur les toits de Soho
Des adieux
Et les noires sentinelles drapées dans leurs guérites
N'ont plus besoin d'antennes paraboles satellites
Pour capter le chagrin à son extrême limite
Des adieux

Après de vagues lueurs, d'ultimes prolongations
On repart à genoux, le coeur sous perfusion
Au bord de la faillite mentale mais sans passion
Des adieux
Déjà le vieux veilleur mélancolique nous guette
Annonçant des avis d'orage et de tempête
Mais bientôt le silence nous fait mal à la tête
Des adieux
Mais on finit toujours par noyer son cafard
Dans un taxi-dancing ou dans un topless-bar
On finit toujours sur l'éternel quai de gare
Des adieux

Paroles et musique: H.F Thiéfaine


La Philosophie Du Chaos

C'est pas parce qu'on n'aime pas les gens
Qu'on doit aimer les chiens
C'est pas parce qu'on a mis l'pied dedans
Qu'on doit y mettre les mains
J'ai mon orang-outang qui m'lèche
Et me chatouille les reins
Pendant que sa maman me sèche
Et m'essuie le bassin
Et yop ! Et yop !

C'est pas parce qu'on n'aime pas l'Coran
Qu'on doit finir chrétien
C'est pas parce qu'on est déconnant
Qu'on doit devenir crétin
J'ai mon orang-outang qui grille
Sur mon vieux barbecue
Pendant que sa maman s'étrille
Et s'met au garde-à-vous
Et yop ! Et yop

C'est pas parce qu'on n'est pas bandant
Qu'on doit rougir d'être saint
C'est pas parce qu'on flingue ses amants
Qu'on doit s'passer d'calins
J'ai mon orang-outang qui fond
Douc'ment sous mes papilles
Pendant que sa maman se tond
Pour dev'nir un gorille
Et yop ! Et yop !

C'est pas parce qu'on n'aime pas les gens
Qu'on doit aimer les chiens
C'est pas parce qu'on a mis l'pied d'dans
Qu'on doit y mettre les mains
J'ai mon nouveau gorille qui m'lèche
Et me chatouille les reins
Pendant que le néant me sèche
Au fond de son bassin
Et yop ! Et yop !

C'est pas parce qu'on enlève son gant
Qu'on doit serrer des mains
Et c'est pas parce qu'on Montauban
Qu'on doit descendre Agen
J'ai mon nouveau gorille qui grille
Son gras sous mes alouf'
Pendant que le néant m'étrille
A mort et me rend louf
Et yop ! Et yop !
Et yop ! Et yop !

Paroles et musique: H.F Thiéfaine


La Nostalgie De Dieu (Unplugged)

Halleluja Jésus blues
Hosanna deus
In vino missae veritas
Halleluja barabbas
Hos'ananas
Ecce the veritable imago dei
Halleluja l'hallali
Hosanna boogie
Deus ex machina
911 Carrera
Halleluja shanana
Hosanna dirladada
Halleluja Jésus blues
Hosanna deus

Paroles et musique: H.F Thiéfaine

jeudi 21 juin 2007

Thiéfaine/Paris-Bercy


Voici probablement, la pièce maîtresse du parcours scénique de Hubert-Félix Thiéfaine!
En effet, nous sommes en 1998, Thiéfaine possède 12 albums au compteur, et il fait le pari fou pour fêter ses 20 années de scène de remplir rien de moins que la plus grande salle de spectacle française, que peu de chanteurs français étaient capables de remplir à l'époque!
Et le pari est remporté haut la main, les quelques 17000 places sont toutes vendues 3 semaines avant le concert, et ce sans aucune grosse promo télé ou radio!
Et les 17000 chanceux spectateurs (dont je ne fais pas partie) sont embarqués pour 3h de rock, de délires, d'émotions, de souvenirs...
Thiéfaine revisite ses plus grandes chansons dans une ambiance folle, il invite pour l'occasion ses vieux complices Claude Mairet, Tony Carbonare et le groupe Machin, ainsi que Marc "Rocky" Demelmester, autre guitariste ayant accompagné l'ami Hubert!
Il était donc impossible que ce ce live ne soit pas capté!
Les fans ont été entendu, un double CD et un DVD (pas intégraux malheureusement) sont extraits de ce magnifique concert!!
Thiéfaine n'en finit pas de surprendre ses fans et de toujours aller là ou on ne l'attend pas! Pourvu que ça dure!


Titres:

1 - L'ascenseur de 22h43
2 - Exil sur planète fantôme
3 - Autoroutes jeudi d'automne
4 - Talking
5 - 113ème cigarette sans dormir
6 - Maison borniol
7 - Orphée nonante huit
8 - Méthode de dissection du pigeon à zone-la-ville
9 - Groupie 89 turbo 6
10 - Was ist das rock'n'roll
11 - Mathématiques souterraines
12 - La vierge au dodge 51
13 - Bipède à station verticale
14 - Septembre rose
15 - Tita dong dong song
16 - Je t'en remets au vent
17 - La ballade d'abdallah geronimo cohen
18 - Les mouches bleues
19 - Un automne à Tanger
20 - Dans quel état terre
21 - Narcisse 81
22 - Les dingues et les paumés
23 - Sweet amanite phalloïde queen
24 - Zone chaude, môme
25 - La cancoillotte
26 - La philosophie du chaos
27 - Le chaos de la philosophie
28 - Exercice de simple provocation avec 33 fois le mot coupable
29 - Talking
30 - Des adieux
31 - Loreleï sebasto cha
32 - La fille du coupeur de joints